Quinzième jour – Saumur / St Généroux

Oui, le nom de cette ville, est très mimi. C’est entre Thouars et Airvault.

Saumur / Saint Généroux:
58,68 kms / 3h51 / 221m de dénivelé positif, 177m de dénivelé négatif

J’ai passé une belle journée de vélo encore. Un chemin que j’ai parcouru l’été dernier avec Guillaume.

En sortant de Saumur, on traverse les vignes: ça monte et ça descend, mais c’est plutôt cool.
Je revois mon cheval.
L’an dernier, j’ai vécu une scène de film: en passant devant un pré, un cheval ma suivi sur la longueur qu’il a pu. Il me regardait pendant que j’étais bouche bée. C’était quelques secondes de nos vies mutuelles, mais une étincelle dans le voyage.

Je retrouve Montreuil-Bellay. C’est trop joli comme ville. On arrive par la piste par le long du Thouet et on peut voir la ville d’en bas. Je fais ma pause des 20 km un peu après vers Saint Martin du Sanzay, au bord d’un étang.

Il y a quelques cyclistes aujourd’hui. Je croise Martin avec qui j’ai pris mon petit déjeuner et mon dîner de la veille. Nous nous souhaitons bon courage.
Il fait un temps plutôt frais, j’ai eu froid quelques fois, et surtout une petit crachin de temps en temps.

Je continue ma route à travers les champs, les fermes, les petites villes. Ça monte et ça descend. Bientôt j’arrive à Thouars. C’est la dernière grand ville avant mon arrivée. J’ai les sacoches pleines de victuailles pour le soir et mon petit déjeuner. Je m’arrêterai si j’ai envie d’un café: c’est la pause des 40kms.

En arrivant à Touars, je suis toujours le long du Thouet: on voit un grand pont d’une voix ferré. Il est majestueux sur la vallée.
Alors que je me rapproche du centre ville, un souvenir me revient de l’an passé. Comme une sensation d’un truc moyennement fun. Oui: un petit passage où la route est barrée et où il faudrait prendre une côte de l’apocalypse. L’an passé avec Guillaume, nous avions un peu triché: nous sommes quand même passés par la route barrée en montant sur le trottoir. Alors que je passe à côté du café où nous nous étions arrêté, je vois bien que la route est plus que bien barrée. Il y a bien plus de barrières vaubans et de panneaux route barrée. Je m’approche (juste pour vérifier). Effectivement le terrain partiellement effondré l’an passé est désormais totalement effondré sur la route. On ne peut pas passé.
Résolue, je me dit: après tout ce sera un bon entrainement pour les Pyrénées.
En réalité, c’est un piège infranchissable: une pente plus que pentue, mais avec une approche accidentée qui ne permet pas d’accélération, un monticule de gravillons, et rappelons-nous que mon vélo n’est actuellement pas un poids plume en raison de contenir 3 mois de ma vie.
Au bout de 2m je renonce et je mets pied à terre. En même temps le vélo n’a pas coopéré, il ne m’a pas du tout aidé à essayer.
Je gravis cette pente de l’apocalypse en poussant le vélo (toujours pas un poids plume: on se rappelle). La côté dure une éternité, je suis essoufflée, je deviens rouge, mes mollets tirent, mais j’arrive en haut. Petite satisfaction: les deux cyclistes derrière moi, n’ont pas tenté non plus cette folie.

Pour la peine, je vais prendre un café à Thouars!

Il ne me reste qu’une petite quinzaine de kilomètres avant de rejoindre St Généroux, où un gîte tenu par la commune m’attend pour la nuit (10€: trop coul). J’y arrive vers 15h, accueillie par une employée de la mairie, qui m’explique le fonctionnement, et la fragilité d’un espace comme celui-ci dans un si petit village. Cela représente une mission qui nécessite une présence permanente, pour un.e employé.e de la ville. Sur la papier, parfois, quand on signe pour la fonction publique, ce n’est peut être pas ce qu’on imagine.

J’y suis seule, je fais mes soins, du yoga, je me pose, il pleut.