Saint Pardoux & around

J’ai passé quelques jours à la Bourichère, petit paradis perdu des Deux Sèvres, où je retrouvais Pierre Olivier.
Il était prévu depuis quelques mois que je passe faire un tour à la Fabrik pour un atelier, et que j’aille à droite à gauche voir du monde, notamment l’UPCP – la Métive.

Mon arrivée du jeudi à la Bourichère était très agréable. Il faisait un temps superbe pour faire du vélo. J’avais vraiment adoré ma journée à bicyclette. Mon arrivée à la maison du bonheur s’est soldée en un apéro, une jolie soirée en extérieur. Nous avons fait le tour des pommiers, des poiriers, et globalement de l’incroyable jardin de Pierre O.
Je découvre ma maison pour la semaine. Un petit studio adorable, avec un bouquet de fleurs. Un petit bureau, des placards que Pierre O a fabriqué (enfin, il a tout fabriqué, tu sais). Je me sens bien dans les Deux Sèvres. J’ai l’impression d’avoir quelques belles journées à venir ici.

Vendredi, j’avais des RDV. Je me rendais à Parthenay pour rencontrer l’équipe de l’UPCP – Métive. Le soir, j’avais un atelier à la Fabrik.
Je partais, le cœur rempli de petites joies: la perspective de rencontrer du monde, de faire du vélo, de retourner à Parthenay, me rappeler pourquoi je suis sur les routes, adorer faire du vélo dans les Deux Sèvres, aller plus vite que le GPS…
J’ai une notion du temps un peu distordue depuis mon départ. Jusqu’alors, j’avais l’habitude d’avoir les yeux rivés sur mon agenda: les journées étaient pleines de RDVs. En ce moment, j’ai l’impression de vivre dans un timing très fluctuant: j’ai donc très vite pris l’habitude de ne plus regarder mon agenda. Il y a tellement de choses à faire et à voir que je n’ai plus aucune habitude. J’ai envie de me laisser attraper par l’imprévu. Toute cette poésie pour vous dire que je n’étais pas ponctuelle à mon RDV. Évidemment ça a soulevé toutes ces observations: c’est tout!
Plutôt que d’arriver à l’heure à mon RDV, j’ai donc flâner dans Parthenay, et ai pris un café Au Palais d’Oris. C’était très chill, j’ai adoré l’ambiance: j’y suis allée 2 fois dans la même journée. Oui.
A midi (donc en retard, si vous avez suivi) je rencontrais Sabine, la directrice de l’UPCP.

L’UPCP – Métive, c’est quoi?
Déjà UPCP ça veut dire: Union Pour la Culture Populaire en Poitou-Charentes et Vendée, et c’est une association qui a 4 grandes missions: faire de la diffusion, de l’accompagnement dans un équipement (qu’il faut gérer évidemment), œuvrer à la transmission du patrimoine culturel populaire du Poitou et d’la Vendée (ça rigole pas), c’est un centre de ressource et également un réseau. Bref: the place to be!
Nous faisons un tour des locaux et je découvre l’infini de missions de cette association. D’abord, ça m’en met plein la vue, ça donne envie. Je suis restée sur cette impression, j’adore le projet.
Je déjeune avec les présent.es: Stéphanie, Sabine, Laurent et une administratrice à l’Estaminet (cœur sur cet endroit: j’adore). Nous parlons de projets, d’envies, de choses et d’autres. Nous convenons que je repasserai mardi: il y a le groupe ABAL qui arrive en résidence pour la semaine.
Avant de partir pour de nouvelles aventures, je rêve sur les livres de leur maison d’édition (Geste Editions) et je repars avec une peu de ressource:
– Ce site incroyable, une carte numérique avec des collectages du nord du département: https://chansons.nord79.metive.org/
– La vinylothèque: https://violons-populaires-nouvelle-aquitaine.fr/
– Le Portail documentaire de l’UPCP: https://cerdo.fr/

L’après-midi, je continue la vadrouille en ville et je prépare mon atelier du soir à la Fabrik.
Je reprends la route, toujours le cœur emplit de joies.

La Fabrik, c’est un Tiers-Lieu, que j’avais déjà visité avec Pierre O et Claire il y a deux ans. Pierre O avait son atelier là au départ. Autour des artisan.e.s qui occupaient le lieu s’est créé une association, un lieu de vie.
Après plusieurs épisodes, que je ne saurai vraiment résumer, mais qu’on m’a raconté vendredi, l’association a acheté le lieu. Ce n’est pas anecdotique comme projet pour une asso: j’étais assez intriguée. J’ai posé beaucoup de questions à Aude, qui est co-présidente (avec 6 autres personnes) de l’asso et qui m’a accompagné dans toute la démarche jusqu’à présent.
Le lieu est incroyable, il est spacieux, occupé par des humains pleins d’envies et plein de vies.
J’ai partagé mes tubes, mes héritages:
– Une bourrée: Tout en passant la mer, que j’ai apprise à Ethnofonik
La Petaquita, Violeta Parra
– Un an dro: Pas Moyen d’s’arrêter qui m’a été suggérée par Caroline pour Ethno Chile
Mambo de Machaguay, qui nous a été transmise à Bruxelles par Sofia que j’ai revu à Ethno France et Ethno Chile
An Dilhad Sul un hanter dro que nous a transmis Gweltas à la MJC
Cancion y Huayno, qui a été transmise par Seba dans les écoles de Villebon.
Parfois il y avait du monde, parfois un peu moins, mais je suis contente d’avoir échangé avec les occupant.e.s de la Fabrik. A différents moments, j’ai moi aussi reçu un petit bout de ce que je cherchais.

Aude me raccompagne, et j’écrase une bonne nuit.

Au petit matin, je suis seule, Pierre O était en vadrouille. Je vais quérir un peu de pain à St Pardoux en vélo. Je course un lièvre sur la route. J’y prends un petit café. A la maison, je fais ma lessive, je range mes affaires.
Pierre O me retrouve pour le déjeuner, et nous faisons un point sur nos projets à venir et ce que nous avons vécu chacun de nos côtés. Nos aventures personnelles, nos rencontres, nos bouleversements.
Je suis fatiguée de la route, peut être, des aventures ou des rencontres, je ne sais pas bien. Je fais un sieste.
Le soir, j’ai prévu d’aller à Poitiers. Avant, je passe à Vausseroux sur le festival Au fil des Granges. Je passe une tête dans le tiers lieu La Grenote. C’est un chouette endroit où le collectif a la compétence de la Tiny House. Je discute avec un monsieur retraité qui fabrique ses manches à outils pour la ferme. Il a un héritage d’agriculteur, et est tombé dans une sorte de passion pour la fabrication de ses outils. Il transmet son savoir par des formations. Parfois il fait quelques objets pour les uns et les autres. Sur le marché, il expose des cannes, des outils, des sculptures, et il parle de son métier.
Je file rapidement à Poitiers. Il y a 1h de route et je me dis que j’aimerai bien voir un peu la ville que je ne connais pas.
Je me gare au centre pour diner. Je regarde les gens, je lis, j’écris mes secrets.
Rapidement, je file au Confort Moderne où je vais découvrir Mémé K7 le projet de la dernière édition de la Kreiz Breizh Akademie. J’y vais pour voir Eliaz, un copain d’Ethno Estonie. Il m’a écrit il y a quelques jours pour me prévenir de la date. Je suis trop ravie, j’avais tellement envie de voir ce projet.
J’ai pris une claque, je dois dire. J’ai aimé chaque micro seconde de ce concert. Le set up est incroyable, les arrangements: c’est de la folie, le répertoire est génial, et l’orchestre est aussi incroyablement bon. Je ne saurai dire à quel point c’était un projet de fou, mais si jamais vous les voyez sur votre route des vacances: allez-y.
Les musicien.ne.s animent un bal après le concert.
Je reste boire un verre avec Eliaz: entendre parler de ce projet, de comment il s’est fait, le processus de création, les musicien.ne.s, l’accompagnement…
Je danse quelques gavottes.
Puis je reprends la route vers St Pardoux, où m’attend un lit tout doux.

Dimanche, c’est chill: normal. Les enfants de Pierre O reviennent à la maison. Avant leur arrivée, on discute avec Pierre O, on boit le café, je nettoie mon vélo.
Puis, nous allons chez Aurélie récupérer les enfants, reprendre un café, faire le point. Aurélie, fait de la bagagerie en ce moment: sa page. Elle m’a montré ses dernières créations. Avec son compagnon, Jules, iels préparent une exposition sur l’Île de Ré la semaine prochaine.
J’emmène les deux enfants à la piscine de Parthenay. Nous y retrouvons Marie et son neveux. Il fait bon vivre à la piscine avec les kidz. On rit, on nage, on a froid, on fait du toboggan, on se laisse emporter par le courant.
Puis quand nos lèvres deviennent bleues, on part pour le dîner / gouter / film à la maison.
Je vais enfin pouvoir frimer auprès des mes neveux et nièces: j’ai vu Raya et le dernier dragon.

Lundi était un équivalent à ma journée dimanche. Une journée introspective et de repos.

Mardi, j’avais RDV à l’UPCP – la Métive pour trainer à la résidence du groupe ABAL. C’est un groupe avec 7 musicien.ne.s de polyphonie et percussions. Iels chantent en occitan et en français.
L’équipe m’a super bien accueillie, et j’avais bien été présentée au groupe. C’était une super journée de discussions et de découverte de ce projet. J’ai adoré voir le répertoire s’ajuster, se peaufiner, s’arranger. J’assistais à leur création dans mon petit coin, et je me laissais bercée par les chants du groupe.
En rentrant vers St Pardoux dans l’après-midi, je passe déjà faire mes courses pour mes prochaines étapes à vélo. Plus qu’une journée ici et je reprends ma route.
Le soir, je retrouve la petite famille, nous préparons le dîner ensemble, nous allons faire quelques papouilles aux cochons d’inde ninjas, puis nous dînons dans la joie. On se raconte nos journées, nos aventures. C’est tout doux d’être ensemble.
Quand les enfants sont couchés, avec Pierre O, nous parlons de notre monde, des enjeux du moment.

Aujourd’hui, mercredi, je passe ma journée avec Aude et Malene à la Fabrik. Nous déblayons pleins de sujets: la campagne de financement, de la compta, les droits d’auteur…
Une belle journée à penser aussi à nos lieux, à ce qu’on fabrique dans ces endroits, des dynamiques collectives, des ancrages territoriaux…

Voilà mes derniers jours dans les Deux Sèvres.
C’est doux ici, les gens ont plein de belles choses à raconter. J’ai rencontré du monde proche de leur territoire et de leur patrimoine. J’adore venir ici. C’est reposant d’y faire du vélo, de me perdre dans les forêts et les terres agricoles (oups).
J’ai au l’impression de reconnaitre les mêmes mécanismes dans les structures associatives que ce que je connais déjà. On se connait, on marche pareil, et surtout on a les mêmes problèmes!
Ici, pourtant on est loin de la région parisienne. Les enjeux de territoires ne sont pas les même, mais je n’ai pas trop ressenti ni d’aversion totale à mon ter-ter, ni même de comparaison. Chacun sa réalité.

Demain je reprends mon chemin.
Je n’ai même pas fait du bilan des kilomètres parcourus! Alors, où est-ce qu’on en est?

Massy / Tours: 355,84 kms
Tours / St Pardoux: 205,12 kms

Massy / St Pardoux => 560,96 kms

Il m’en reste 2000 avant Porto!

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