Quarante Septième jour – Pamplona / Estella

Un petit vent à travers la vigne, la fin d’une canicule, l’annonce d’un petit orage: je suis à Estella et j’écris ces quelques mots.
Hier, j’ai eu une journée vraiment difficile, et la veille encore, je n’étais pas bien fière sur mon petit vélo en Espagne. Aujourd’hui, je me sens bien. J’adore le pays, et surtout ce chemin.

Les stats du jour:
Pamplona / Estalla-Lizarra:

54,40kms / 4h32 / 800 m de dénivelé positif, 827 m de dénivelé négatif

Je suis partie à 7h30 de Pamplona. La ville est encore totalement endormie, à part les cleaners de teuf. Dans les rues, des hommes employées par la ville -j’imagine- nettoient la fête de la veille.
Hier soir, en allant manger un énorme burger dans une brasserie et une glace, je découvre la ville avec toute son animation.

Déjà, il y a une course à pied (5k, 10k, 21k). Je ne sais pas quels sont les participant.e.s au moment où je passe, mais ça encourage de partout, et on voit des coureur.euse.s en train de souffrir un peu sur cette fin de journée.
Et j’imagine que c’est habituel pour un samedi soir, mais il y a du monde absolument partout en train de boire des coups dans la ville. C’est très jeune proche de la cathédrale.
C’est totalement cosmopolite.

Le lendemain matin, j’interprète un peu mieux toutes les langues que j’entendais dans la rue: je pars à l’heure des marcheur.euse.s. Iels sont si nombreux.euse.s sur la route! Je les vois à perte de vue dans la montagne en sortant de Pamplona.
Il y en a de tous les âges et de tous les pays!

Assez vite, un femme m’interpelle sur la route et me dit que je ne vais pas au bon endroit. Nous avons une petite discussion, car elle m’assure que ce n’est pas la bonne route, alors que moi j’ai bien la piste cyclable indiquée là où je suis. Elle m’assure qu’elle a vu beaucoup de cyclistes prendre ce chemin et être en grande difficulté. Elle me dit que c’est dangereux, il faut que je passe ailleurs.
Je me laisse convaincre.
Je prends le chemin pour gravir el alto del Perdon. Il y a une piste cyclable mais qui fait une boucle, après cette montagne, je ne sais pas bien ce que je dois faire. J’analyserai la situation en haut, je pense trouver des solutions.

Le chemin est OK, mais c’est du gravier, et on sait que les pentes à plus de 10% avec du gravier, c’est aïe aïe aïe pour Lara et sa bici. Donc, j’ai encore poussé le vélo. J’assume assez bien maintenant que je n’y arrive pas dans ces chemins, donc, je sais que je passe pas un super moment, mais au bout, il y aura quelque chose de beau à contempler, j’en suis sûre à chaque fois.

Et c’est bingo:

Je me sens mieux sur la route. J’ai essayé de partir tôt, mais il fait très chaud très vite. Je m’hydrate un max, je m’arrête aux fontaines et me mouille les cheveux, le visage et les épaules.

Je m’arrête prendre un café à Punte la Reina. Il est 11h, et je suis à mi chemin grâce au raccourcis forcé de la dame et la route qu’on a analysé avec Margaux à distance.
Au café, je me pose avec un cycliste allemand qui faisait ma route en sens inverse. Il venait de Lisbonne et s’arrêtait à Pamplona: fin du voyage pour lui. Il a fait une étape ou deux en train à cause des températures. J’envisage moi aussi cette possibilité. Je prendrai la décision à Burgos. Il faut que je change mes plaquettes de frein aussi et je ne sais pas si le magasin aura la pièce, ou s’il faut attendre. Affaire à suivre.

La suite est toujours en plein cagnard. Je sens que je me suis arrêtée un peu trop longtemps et que je me la suis coulée un peu trop douce à Punte la Reina. Le reste du chemin n’est pas techniquement plus difficile, mais je suis bien abattue par la chaleur. Je n’ai pas beaucoup mangé non plus.

Je m’arrête à Lorca. Je retrouve 3 cyclistes que j’ai croisé déjà par deux fois et qui m’ont dépassé aussi, mais je suis arrivée avant eux au point d’eau: je ne sais pas trop comment!
Ils ont aussi des moteurs à pile, ce qui dans leur cas semble faciliter vraiment les côtes avec les graviers.

J’arrive à 15h à Estella dans le refuge de pèlerins que j’ai réservé hier soir (au fond du trou à me dire que je ne me voyais pas camper).
Je vais surement faire ça quelques jours, et voir si je campe à nouveau. Pour le moment, ce sont des nuits difficiles et plus de temps de préparation le matin, donc ça me fait encore hésiter. C’est évidemment mieux de partir au plus tôt. Arriver sur les hébergements avant le pic de chaleur, ça fait la différence, bien qu’il fasse chaud anyway.

J’ai retrouvé le sourire et le plaisir de faire du vélo. On peut pas vraiment dire que c’était le cas depuis mon départ de Bayonne: oups!

2 commentaires

  1. Tu as mangé ton pain 🍞 blanc, maintenant c’est le pain noir ! Bon déjà tu fais moins de km par cette chaleur c’est quand mieux !
    Et l’auberge des pèlerins ? C’est comment ?
    Courage ma puce tu peux le faire, tu as le sisou
    Des gros bisous 😚 😚 😚 😚 😚

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