En mars 2020, j’ai fait un diagnostique au sein de la MJC Boby Lapointe, où je suis salariée, sur les pratiques artistiques de la structure. Je souhaitais faire le point sur les adhérent.es de la section musique. Comme dans beaucoup d’autres endroits j’ai fait le constat que le genre féminin était moins représenté parmi les adhérent.es, qu’il y a peu de femmes pratiquant la musique entre 18 et 40 ans, et qu’elles sont peu représentées dans les pratiques collectives.
A cela s’ajoute que sur une équipe de 13 musicien.nes – à l’époque – une seule femme enseignait.
Ce diagnostic n’a pu être réalisé que sur une représentation binaire du genre dans le recueil des données des adhérent.es.
J’ai proposé à la structure de monter un projet sur plusieurs années permettant au femmes et minorité de genre de pratiquer dans un cadre safe et d’œuvrer à leur représentation dans le cadre de nos programmations.
Avec l’équipe nous avons questionné les pratiques artistiques féminines au sein de la structure et essayons de rendre le lieu plus inclusif.
Avec la structure, j’ai pu:
– rédiger la cadre pédagogique du stage avec l’animatrice musique en charge de l’animer
– organiser 4 stages de musique en mixité choisie
– animer l’un de ces stage (avril 2024)
– travailler la valorisation des pratiques féminines à travers ce stage et les diffusions de la MJC.
Lors de différents bilans de ces actions, nous avons constaté l’émergence d’autres sujets de discussions et de préoccupations de ces musiciennes, qui nécessiteraient des temps d’échange et/ou des espaces sécurisants, que j’ai pu inclure en 2024 dans un dispositif d’échanges de compétences artistiques entre femmes et entre pairs. Par ailleurs, ayant pour cadre l’éducation populaire, j’ai eu à cœur de permettre à ces musiciennes de s’investir dans les autres préoccupations de la vie d’un groupe.
Ainsi, des participantes m’ont rejoint dans différents collectifs de programmation, et dans l’organisation d’événements, y compris les leurs lorsqu’il s’agissait de restituer leur travail.
Actuellement, je constate que ces stages permettent l’investissement sur la durée dans la structure associative des participant.es. En effet, ces participantes sont de plus en plus présentes dans des ateliers de pratiques collectives et également plus à l’aise aux bœufs qu’organisent la MJC.
Au sein de ce groupe une amitié profonde et durable s’est également construite, rendant la prise de décision et l’autonomie de ces musiciennes plus fluide. Par ailleurs, ce cercle de femmes restent très ouvert à de nouvelles venues.
Ce projet a 3 objectifs:
* Objectif 1 : Favoriser la parole et la réflexion sur la place des femmes et des minorités de genre dans les pratiques artistiques au sein d’une structure et d’un groupe de femmes à constituer
* Objectif 2 : Valoriser les pratiques artistiques par (et pour 😉 ) les femmes et les minorités de genre
* Objectif 3 : Soutenir l’accueil des femmes et les minorités de genre dans les activités artistiques de la structure
Sur une semaine de stage, pour répondre à ces objectifs, idéalement, il faudrait:
– avoir en plus du temps de pratique la possibilité d’échanger
– travailler le projet avec l’équipe du lieu en amont
– diffuser le résultat du stage, peut être avec une artiste féminine locale en plus de la restitution
– permettre un bilan et réfléchir aux perspectives pour la structure sur le long terme.