Il était une fois, une fille de banlieue -c’est moi- avec des idées plein la tête et une longue liste de rêves à réaliser.
L’histoire commence en 1991 (un 23 avril, si vous voulez me souhaitez mon anniversaire) à Paris, capitale, au sein d’une famille Bretonne et Chilienne où l’amour et l’esprit de fête sont les piliers de notre vie.
En parallèle d’un cursus scolaire relativement classique, je vis de folles aventures au sein d’associations sportives et culturelles de mon bled chéri: Epinay sur Orge. Je fabrique un panel de compétences et développe une curiosité pour différents secteurs, grâce à des humains plutôt bienveillants et accueillants.
- Au Shark Roller Club, j’anime des ateliers de roller avec une équipe à partir de mes 17 ans. Grâce à l’équipe de l’asso, je passe un BIF et j’ai des roues de rollers en échange de mes animations. Trop sympa. Je développe un skill en slalom et je participe 2 fois au 24h du Mans roller. C’était fun.
- Au Karaté Club d’Epinay, j’apaise ma colère et règle mes comptes avec ma sœur sur le tatami. En 2014 on passe notre 1ère Dan ensemble. Les sœurs Etcheverry sont capables de vous botter les fesses mais respectueusement.
- Au sein de l’association AD’HOC, je commence à faire bénévolement ce que plus tard on me demandera de faire comme vrai travail. J’organise avec l’équipe les concerts, un festival, des bœufs. Un jour j’en suis présidente. J’avais la vingtaine et y a même un article de presse où le journaliste n’a pas pu s’empêcher de noter que j’étais jeune. En plus de me faire des ami.es pour la vie, j’apprends à faire de la communication, de la production d’événement, un peu de technique et globalement de la gestion de projets culturels et associatifs.
Je découvre et participe au réseau des musiques actuelles sur mon temps libre.
Cette vie associative, et mon hyper activité sont également nourrit par des projets de musique. Tout ça m’aide à mieux comprendre le secteur professionnel dans lequel je vais évoluer, et surtout à m’amuser et être « la rockeuse » de mon entourage. Je développe rapidement la compétence de groupe et on m’appelle un peu pour des projets. Longtemps, j’ai voulu que cette activité soit bénévole, car j’aimais croire que j’avais d’autres choses à fabriquer par ailleurs. J’ai évolué dans ces quelques projets:
- Lil*Wonk – le premier groupe que j’ai formé avec mes copines. J’écrivais les chansons et en faisais les arrangements. A l’époque, je ne savais pas que ça s’appelait comme ça. On a mené ce projet pendant 2 ans avec que des filles. On racontait des histoire de cœurs brisés, des trucs qui n’avaient aucun sens et surtout on riait beaucoup. On faisait quelque chose qui ressemblait à de la pop funky.
- The Holiday Armadillo – premier projet de grande personne avec de grandes personnes. A l’initiative de Gregory Erb, on a monté un live de rock progressif avec ses chansons. J’étais un peu timide, mais j’ai tellement appris de cette expérience. Les vidéos de nos lives sont plutôt classes, j’ai eu de la chance de faire partie de cette aventure.
- Verveine UNDERGROUND – projet le plus professionnel pour le moment, avec des tournées, des vidéos visuelles, et du travail dans la joie et la bonne humeur. A nous 2, on fait des arrangements des meilleurs chansons des Beatles (en toute objectivité), et on essaie de montrer un peu notre travail à droite à gauche. On a même déjà animé une chorale éphémère une fois.
En bonus, la fiche projet de mes premiers copains de rock, The Slammers. Ce reportage de France 2 sera notre première répétition en groupe, et pratiquement la dernière! J’ai aussi participé ponctuellement à d’autres projets dont il n’existe pas toujours des traces sur le web.
Dans mon CV professionnel, j’ai eu 2 vies:
- Maîtresse d’école – dites ingénieure en pâte à sel (en ce qui me concerne, pas du tout pour le reste du corps enseignant, OK?)
- Chargée de projets culturels – dites ingénieure de nouba et divers projets culturels
Les trois employeur.euse.s qui ont participé à mon évolution professionnelle:
- L’Ogresse Théâtre, Paris 20ème, en tant que chargée de programmation, administration et communication. Tout un programme! Ce -feu- théâtre associatif m’a bien aidé à démarrer ma route dans ce secteur. C’était dense, mais j’ai appris énormément sur le secteur, et j’ai fait un gain de compétences sur les trois missions que j’avais.
- Quartet Buccal, Essonne, en tant que chargée de diffusion. Mazette, j’ai passé quelques années de fun avec cette compagnie historique du Département, et de fortes amitiés résultent de mon passage dans la compagnie.
Un moment hyper marquant dans ma vie professionnelle et personnelle, parce que j’avais un peu la phobie du téléphone et fallait appeler des gens que je ne connaissais pas toute la journée.
C’était aussi la vida loca en tournée, gérer les contrats de la compagnie, participer à la stratégie de diffusion et surtout voir des spectacles se créer. - MJC Boby Lapointe, Villebon sur Yvette, en tant qu’animatrice spectacle vivant de la structure. Si un jour on m’avait dit que je bosserai dans la MJC que j’aimais le plus en Essonne, je n’y aurait pas cru. Je participe aux projets qui m’ont mis des étoiles pleins les yeux avant mon arrivée: Ethno France, les Guinguettes de l’Yvette, les concerts.
Autant vous dire que je ne suis plus la même personne après 5 ans au sein de la structure.
Là-bas, et jusqu’à mon départ, j’ai 3 missions: de la coordination pédagogique, production et programmation des spectacles de la MJC et accompagnement de projets.
Si je devais ajouter un fil rouge à toutes ces expériences, j’essaie – à mon échelle – d’œuvrer pour l’égalité des genres. A la MJC de Villebon, j’ai travaillé avec du beau monde pour encourager les pratiques artistiques inclusives. Je me suis débrouillée pour être référente VHSS (Violence Harcèlement Sexiste et Sexuel) de la structure. Ça nous a permis des discussions au sein de l’équipe et auprès des publics, secouer les collègues, faire un protocole pour la structure, et globalement je crois qu’on arrive à rendre le lieu plus inclusif.
Si c’est un fil rouge, c’est parce qu’avec mes expériences professionnelles et artistiques j’ai pris conscience des violences sexistes et d’une structuration inégalitaire de notre société. Ça a eu pour effet de me mettre en colère. Ouf: ç’a été un moteur pour passer à l’acte.
Et la bicyclette dans tout ça?
Franchement, je ne sais pas. Si on y réfléchit, le vélo c’est cool: nous sommes nombreux.euse.s dans notre société occidentale à en avoir un et à savoir le conduire. A priori le mien ne produit aucun gaz à effet de serre pendant son utilisation. C’est un bon bourriquet pour les vêtements et la tente. Et comme on se dépense en faisant du vélo: ça me va super bien, parce que j’ai besoin de ressentir le chemin que l’on parcourt.
Pourquoi je fais ça?
Vous aurez une longue réponse au cours du périple. Ma motivation réside dans mon envie de voir d’autres façons de faire dans mon milieu professionnel, dans l’idée que j’ai envie de partager et recevoir de la musique, et dans l’idée que c’est en voyageant que je grandis. Et j’ai aussi soif d’une aventure comme celle-là.