Cinquante huitième jour – Arzua / Saint Jacques de Compostelle

Et voilà! Quelle folie ce chemin de Compostelle.

Tour d’horizon des stats?
Arzua / Saint Jacques de Compostelle:

48,26 kms / 3h08 / 774m de dénivelé positif, 870m de dénivelé négatif

Hier soir, après être partie faire une course, le dortoir dans lequel moi et Mieko avions envisagé un havre de paix, a débarqué un groupe de 8 jeunes filles.
Et bien ma foi, elles n’étaient pas désagréables, mais leur condition adolescente en ont fait des tornades individuelles en nombre.
Ça nous a amusé.

Au lever, Mieko et moi laissons les jeunes filles se reposer de leur vies d’ado et prenons le café ensemble avant nos départs respectifs. Mieko part avant moi. J’attends que le jour soit levé.

Aussitôt levé, je prends le vélo et fonce vers Compostelle.

On m’avait annoncé un chemin très occupé et pas très joli. Au lieu de ça, je suis dans une campagne très mignonne bien que visiblement exploitée par l’homme. Ici les forêts sont loin d’être naturelles. Elles sont bien organisées, mais ça m’amuse beaucoup moins que les vignes.
Je prends un plaisir fou à me rendre à Compostelle.

Il y a un peu de dénivelé. Je monte et je descends, mais j’ai une telle énergie à vouloir rejoindre Compostelle que toutes ces montées m’amusent. Chacune d’entre elles me laissent un sentiment de satisfaction auquel je ne m’attendais pas en commençant Compostelle.

J’avale les kilomètres. J’ai tellement hâte d’arriver et de kiffer cette arrivée.
Je voulais arriver avant midi. Ilse me disait qu’il y avait une messe pour les pèlerins et que c’était quelque chose à voir. Je suis curieuse de voir la procession qu’on m’a annoncé.

Je suis seule face au bitume aux montées et aux descentes. Je passe un moment génial.

Avec Mieko ce matin, on analysait pourquoi elle n’avait pas tellement trouvé ce qu’elle cherchait sur le camino, alors que moi oui.
En vélo, on parle peu. Une fois sur selle, on est très vite dans sa bulle concentrée sur la route. Face à soi.
A pieds, surtout sur le camino, on est très entouré. Je pense qu’on n’a pas le temps d’être avec soi, car il y a toujours quelqu’un.e à rencontrer.
J’ai discuté sur mes moments de pause, mais sur mon vélo je n’ai parlé à personne. Entre cyclistes, on se salue de loin. On va rarement à la même vitesse, dans la même direction, on n’emprunte pas les mêmes chemins.
La seule fois où j’ai suivi un.e cycliste, c’était Ilse. J’avais pris la décision de la suivre elle.

A 11h (enfin un peu avant), j’arrive sur le parvis de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle.
Il y a déjà du monde. Des pèlerins à pieds majoritairement et en vélo marginalement sur le côté. D’autres touristes. Chacun.e y va de sa photo. Moi aussi:

Une fois là-haut, je m’installe. J’ai lu qu’il y avait un délire de recueillement sur le chemin parcouru, de se dire au revoir entre pèlerins et j’attendais la fameuse messe que je n’ai jamais vue.
Je suis restée 2h.
J’ai écrit mes pensées.
J’ai spirituellement pas trop évoluée je pense, mais j’ai analysé le chemin parcouru. Compostelle est un peu le symbole du chemin que l’on parcourt, de ce que le voyage provoque en nous. Ici, je n’ai clairement pas vu que des croyant.es, mais des gens qui cherchent.
Dans 2 jours, je prendrai le Camino Portugues, j’imagine que ce sera la même chose, sauf que moi j’aurai fait mon Camino de Compostelle et je bouclerai mon parcours à Porto, pas à Compostelle.

Devant la cathédrale, je retrouve Ilse 1h après moi. On est contentes de se revoir

Elle retrouve un ami hollandais.
Tous les 3, on parle de notre arrivée. Je suis contente, mais pas euphorique. Ce n’est pas la fin pour moi.
Ilse va chercher sa Compostelle à côté de la cathédrale. Elle a joué activement avec la crédenciale. C’était pratique pour les hébergements de mon côté et je la complèterai en allant à Porto, mais obtenir le diplôme du pèlerin si c’est en échange de mes informations administratives: tout d’un coup ma motivation s’est fortement amenuisée jusqu’à devenir néant.

Je reste regarder les gens.
Entre les groupes qui arrivent et les pèlerins seuls, il n’y a pas la même ambiance. Les groupes sont accueillis à grands fracas, alors qu’en continue débarquent sur le parvis des pèlerins qui viennent s’installer devant la cathédrale et faire comme moi: rien.

Je me motive à aller prendre un café et un déjeuner, guidée par ma vessie au bord de l’explosion.

J’y attends Yas qui vient me chercher avec le vélo à la fin de sa répétition pour m’emmener chez elle.

La suite de cette aventure, je vous la raconterai dans un autre article, car le sommeil s’est emparé de moi!

2 commentaires

  1. Waouh ! Waouh ! Je te dis, la grâce t’es tombée dessus ! Tu ne seras plus jamais la même. J’imagine que ça doit être très fort d’être à Compostelle qu’on ait la foi ou pas . Avec toutes ces belles amitiés de camino…. Ça donne envie ! Bravo ma puce. 58 jours que tu es partie…..
    Des bisous 😚 des bisous, j’ai hâte au prochain épisode

Répondre à Anne-Marie ETCHEVERRY Annuler la réponse

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