Soixantième jour – A Carreira / Caldas de Reis

Avant de vous raconter une jolie route, il faut que je vous raconte ma journée entre Fisterra et Saint Jacques de Compostelle.

J’avais réservé en ligne un bus pour aller à Fisterra à 9h depuis la gare autoroutière de Santiago de Compostela.
Ivan m’y dépose et j’attends mon bus avec pas mal de voyageur.euse.s. Le bus est en retard. Panique collective au bout de 15 minutes, mais le bus débarque à 9h20. Ouf!
Il mettra 2h à traverser ce bout de Galice: couvert d’eucalyptus dans les jolies montagnes. Entre la fatigue et le ballotement du bus, je m’endors et me réveille à plusieurs reprises.
Parfois je vois les forêts. Parfois les montagnes. Parfois la mer.

Quand nous arrivons à Fisterra, je suis endormie, mais saute vite hors du bus pour aller prendre l’air. Je sens que la température est plus haute qu’au départ.

La ville à l’air chouette, mais j’ai envie d’aller voir le phare. Il y a un bus pour y aller dans 2h30. Je prends un café, m’achète un sandwich et y m’y rends à pieds pour 45 minutes sous le soleil du Finistère espagnole.

La route est douce. On me souhaite un « Buen camino », alors que je pense qu’il est évident que je ne suis pas en randonnée. Mais bon, j’y réponds avec le sourire: vous savez bien que j’suis polie!
Arrivée au phare, un joueur de cornemuse. Si je l’avais espéré, je ne m’attendais pas tellement à l’y trouver! Plus loin, un shaman avec ses flutes et chants gutturaux. Sur Compostelle, on ne sait pas toujours qui nous allons rencontrer, mais c’est souvent mystique.

Je fais le tour du phare. Je prends des chemins à flanc de falaise, là où les familles ne s’aventurent pas. Là où je vais être plus seule.
Je trouve un banc minuscule pour manger mon sandwich et respirer l’air de la mer, dans cet autre Finistère.

J’ai vite fait le tour du phare et des boutiques de touristes. Mon retour à Santiago est à 15h, je ne peux pas rester trop longtemps.

Pour retourner au centre, ça descends. C’est magnifique d’être à ce bout du monde.

Le retour à Santiago est très rapide (1h). J’ai à peine le temps de faire la sieste. J’arrive totalement déphasée en ville. Il fait 10 degrés de plus. Je me pose et grignote ce que je n’avais pas mangé à Fisterra. Le temps de me remettre sur pieds.
Et je m’embarque dans une errance à Santiago.

Il fait chaud, mais la lumière du soleil est celle de fin de journée. C’est très beau.
Je me balade dans les rues. Je trouve des trésors. Je bois du café et des boissons fraiches. Je dîne. Je lis.
Plus tard je retrouve Yas.

Elle m’emmène au ciné-concert dans le cadre du Curtocircuito à la Praza de Quintana de Vivos. C’est sur un côté de la cathédrale. On va voir deux courts métrages et un long métrage avec des DJ sets live sur les images. Au milieu de la place il y a un écran géant et les milliers de personnes sur la place sont comme absorbées et fondues dans l’image et l’expérience psyché de la soirée.
C’est très drôle, car je n’imaginais pas vivre une soirée où des vieux et des jeunes sont mélangés de la sorte pour cette expérience hors norme. On est au cœur de ville de Saint Jacques de Compostelle. Je pense que 98% de la population de cette place n’est pas sous LSD. Il y a des gens en transe, d’autres assez détachés qui sont là pour boire des coups.

Il se fait tard. Nous rentrons chez Yas. Dans sa Mercedes Benz, je chante évidemment Janis Joplin. Puis j’écoute ses copines qui chantent. C’est trop beau.

Au petit matin, Yas se lève pour le café et se couche le temps que je finisse de me préparer. Il est 8h.
Je pars de cette terre qui me semble un gros morceau du périple. Celui qui a été le plus difficile. Et là où j’ai appris le plus sur moi-même.
Il ne reste que quelques kilomètres. 5 jours de vélo pour rejoindre Porto. J’ai l’impression qu’il ne reste plus rien. Que je serai chez moi à l’arrivée.

J’avais repéré 2 jours plus tôt le chemin avec Ivan:

Les Stats:
A Carreira / Caldas de Reis:

54,29kms / 3h57 / 552m de dénivelé positif, 822m de dénivelé négatif

Jusqu’à Padron, je kiffe ma route à fond. J’avale 30kms d’un coup. Les routes sont superbes. Il fait bon. Il n’y a personne.

C’est trop beau et je m’amuse beaucoup.

A Padron, je prends un café. Je charge mon téléphone. Je vais au petit marché acheter un morceau de fromage et des fruits secs.
J’y retrouve l’itinéraire cyclable.
Je suis vite dans des chemins et à devoir monter de belles pentes sur des cailloux. Oups.
J’ai vite chaud!

Je fais un peu plus de pauses et bois beaucoup. Il fait déjà 30 degrés.
Je suis partie plus tard que sur le Camino Francès.

J’arrive en début d’après midi à Caldas de Reis. Dans l’auberge à dortoir à 26 personnes, il y a une minuscule piscine qui m’appelle.
Après avoir fait ma lessive, m’être baignée, lu et pris le soleil, je pars en ville faire une course. La ville est petite. Il y a un festival en ce moment, mais les places sont chères. Je fais le tour. Bois un jus d’oranges pressées. Me rentre.

Demain j’arrive à Vigo! J’ai hâte! Je rencontre Alberto, un chef de chœur. Je vais assister au concert de 2 de ses chœurs.

4 commentaires

  1. Belles aventures, Santiago, Finistère espagnol ! Les photos sont belles sur la mer on devine une brume de chaleur. C’est bien vert aussi là bas. Santiago doit être impressionnant ! Super ! J’attends tes nouvelles aventures. Des bisous 😚 des bisous 😚 😚 😚 😚

  2. Punaise, c’est beau cette région !
    J’étais inquiète de ne pas trouver le récit du cinquante-neuvième jour hier… Trop de choses à vivre. Ça doit faire du bien de voir et de respirer l’océan après des jours de route sous le cagnard. Bon, tu as déjà fait 90% du parcours je pense… des bises pour la route qu’il reste à parcourir.

  3. Coucou Lara

    Tu salueras bien Alberto de notre part et si tu peux noter et me donner son adresse pour que je le remercie de son hospitalité
    C’est super que tu puisses assister à ses répétitions
    Tu peux lui dire que l’on chante toujours À rianxeira et qu’on apprend Branca gaivota actuellement
    Bisous

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