Soixante troisième jour – Vigo / Caminha

Eeeeet me voilà à l’heure Portugaise!
Je suis arrivée à 13h45 au Portugal après une demi journée de vélo et quelques péripéties. Reprenons depuis le dernier article.

Hier soir après avoir écrit le dernier article, j’avais RDV avec le chœur de Vigo. C’était leur répétition. Alberto avait prévenu les choristes que je viendrai.
Le groupe répète dans à la Capela das Trinitarias.
Je retrouve Asunción à mon arrivée. Puis le groupe s’installe pour la répétition et Alberto m’invite à ses côtés pour chanter avec elleux, présenter des morceaux, partager un petit moment ensemble.
Je n’ai rien préparé, je dois dire. Je n’avais pas touché le charango depuis mon entrée en Espagne. Il est resté sage dans sa housse. Je l’ai retrouvé comme il était lorsque je l’ai laissé.

J’avais dans mon trousseau pour notre échange: Luskell va bag, An Dilhad Sul, Pas moyen d’s’arrêter, la Petaquita.
Chaque chanson que je partage, j’en reçois une de la chorale.
C’est un trop joli moment.

Les choristes sont hyper adorables, je me sens très bien entourée. C’est tout doux d’être ensemble.
J’explique que ce que je partage, souvent je l’ai reçu ou déjà partagé dans le cadre des projets Ethno et que ma copine Inês utilise l’expression « sharing is caring », donc c’est comme ça qu’hier j’ai essayé de prendre soin.

Après la répétition, nous sommes allés avec une partie du groupe dans un petit bistrot tout proche pour boire un verre.

Franchement c’était trop cool.
J’ai passé une trop jolie soirée dans le groupe.
Peu après, nous allons vers chez Asunción, nous essayons de trouver un petit quelque chose à grignoter à côté de l’appartement avec Alberto, Sesi et Asunción.
C’est là qu’on se dit au revoir. Peut être à plus tard et qu’on se remercie pour la rencontre et le joli moment passé ensemble.

En rentrant, je ne traine pas. Il est presque minuit, et demain, je mets le réveil à 6h30. Je prépare mes affaires, j’ai des vêtements propres pour les prochains jours, je suis un peu reposée, j’ai bien mangé: je suis prête.

Je pars à 7h30 de Vigo. Avec Asunción nous avons pris le petit déjeuner ensemble: enfin j’ai mangé et on a discuté ensemble.
A 7h30, j’ai réussi à être au bout de la rue et partir vers le Portugal.

Ce matin, je ne savais pas encore si je passais la frontière aujourd’hui ou demain. J’ai prévu de petites journées de vélo jusqu’à Porto. J’avais un peu peur de la chaleur. Voici les stats du jour:

Vigo / Caminha:
61,46 kms / 3h29 / 280m de dénivelé positif, 318m de dénivelé négatif

J’ai fait quelques poses café et je me suis vraiment régalée du paysage. C’était trop beau.

A part les pauses café, j’ai bien roulé, car j’étais émerveillée à chaque virage, chaque petite côte, chaque vue sur la mer et les montagnes.

Je n’ai pas vraiment d’anecdotes sur la route, mais l’aventure du jour va venir. Je vous partage encore quelques photos:

J’arrive à A Guarda vers 12h30. Je prends un café en ville avant l’aller à l’embarcadère qui est un peu excentré. C’est peut être mon dernier café espagnol et peut être ma dernière pause pipi avant une longue attente: alala je ne ais pas.

A arrivant à l’embarcadère: tout est fermé.
Il y a des affichages un peu contradictoires, celui-ci:

La date est coupée sur la photo, mais c’est de mars 2022.
Et il y a aussi la publicité du transporteur et un numéro de téléphone.
Je regarde le site plusieurs fois, bien que j’avais déjà regardé avant de venir, j’appelle mais rien ne m’assure que je vais bien pouvoir traverser avec un bateau.
Je regarde si le pont des voitures est loin. Oui. Bon.
Je continue mes recherches, je parle autour de moi puis j’entends et je vois un genre de zodiac qui s’approche. J’ai envie d’aller lui poser des questions.
En chemin, je parle avec Stéphane, un pèlerin français. On trace tous les deux vers le bateau. Je vois des cyclistes sortir, d’autres marcheur.euse.s: ça semble pas mal.
Stéphane va au bateau et c’est là que notre aventure commence.

Malgré l’approche de Stéphane, le bateau s’en va. Vide. Stéphane fait des signes, le bateau revient mais le marin râle. Voire il est fâché. Stéphane ne se démonte pas et insiste pour que le bateau revienne. Le marin cède, s’approche, mais ça lui coûte.
En fait: il nous embrouille. Il nous engueule. Nous dit qu’il y a des horaires et qu’il a une vie -apparemment lui aussi, ça me rappelle l’épisode de Fromista, tiens- et qu’il aurait dû manger depuis 1h.
Malgré tout, il revient, super vénère et nous fait entrer dans le bateau sans jamais cesser de nous engueuler. Perso, ça me fait un peu rire, car j’aurai pu attendre et je sais pas bien pourquoi il est en colère alors qu’il partait à vide. Enfin bon.
Stéphane m’aide à faire entrer le vélo sur le zodiac. Le marin est parti on ne sait pas trop où. Il revient. Remet une petite couche d’engueulade.
Pour ajouter à ce drame: je n’avais plus d’espèces. J’en parle avec Stéphane, et au vue de l’urgence, je lui demande s’il peut m’avancer. En arrivant de l’autre côté, je vais retirer des sous et le rembourser.
Le marin commence à nous conduire de l’autre côté et pour nous montrer de manière encore plus évidente qu’il est extrêmement en colère: il conduit à toutes allures.

J’ai vaguement pris cette photo, en tenant mon vélo, en me crispant de tous les membres, j’ai réussi à respirer un peu. La traversée a été très rapide (sans déconner?!) et quand nous sommes arrivés j’étais simplement soulagée d’être encore en vie.
Le marin m’aide finalement à sortir le vélo du zodiac.
A Stéphane, je lui propose un café, ou de m’attendre pour aller retirer, mais il a envie d’avancer et me dit qu’il était content de m’avoir offert le bateau. On a ri de l’épisode et on s’est demandé ce qui avait bien pu le mettre dans une telle colère.
Stéphane est parti.
Moi je vois un groupe remonter dans le bateau, et le marin repartir dans l’autre sens. Son déjeuner devait bien pouvoir attendre un bateau plein.

Avec toutes ces émotions, j’ai voulu m’assurer que je ne dormirai pas totalement à la rue et suis allée directement au camping que j’avais repéré mais pas réservé.
Ouf: j’y suis accueillie carrément plus chaleureusement!

Et voilà la fabuleuse et incroyable histoire de mon passage au Portugal!
Plus d’aventures demain!

2 commentaires

  1. Oulala ! C’était chaud !!! Mais c’est un souvenir que tu ne vas pas oublier !
    Les photos sont très belles, et très bleues, c’est incroyable !
    Les moments passés avec la chorale sont super, tu leur as laissé des morceaux qu’ils ne connaissaient pas ? Et toi tu en as récupéré ?
    Une belle journée. Bonne nuit ma puce
    Des bisous 😚 😚 😚 des bisous 😚 😚 😚

  2. Quelle épopée Lara !! Je n’ai pas laissé de commentaires (sauf au tout début) mais j’ai bien suivi toutes tes étapes !!
    Franchement, tu fais preuve d’une détermination ENORME !
    Extra-ordinaire !
    Et je m’identifie tellement à maman Anne-Marie qui laisse des commentaires à sa fifille chérie d’amour tous les jours !
    (Ma fifille à moi part en Australie en octobre, et je ne vais pas trop faire la fière…!)
    Des bises !

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